L’église Saint Aubin, lieu de transcendance et lieu de présence : ses pierres ont été rongées par le temps, les hommes dans leur dévotion pour l’éternité les ont remplacées et déplacées ; sa forme s’est déployée, deux chapelles puis une sacristie sont venu s’adjoindre à la pureté légèrement dissymétrique du plan en croix initial, comme pour montrer qu’en ce monde la perfection n’existait pas ou se révélait tentatrice et dangereuse.
De son décor et de sa parure hors-les-pierres au travers les siècles, nous ne disposons plus que de témoins et de fantômes : la présence de piscines liturgiques nous laisse entrevoir la position d’anciens autels, en un temps où plusieurs prêtres pouvaient célébrer ; une photo pâlie de 1890 atteste de la présence oubliée d’une poutre de gloire portant le Christ en croix, à l’entrée du transept. La statuaire, entre attrition du temps, entropie des usages, déprédations des guerres et révoltes, prédation des hommes, évolution des dévotions, a forcément dû changer, parfois même dans un délai bref : nous ignorons pour quel motif le retable du midi a vu ainsi ses statues de St Augustin et Ste Madeleine remplacées par celles, superbes, en terre cuite d’une seule portée, de Saint Jean Baptiste et de sainte Marthe. Et que sont devenues ces statues délaissées ? Sont-elles enterrées au pied du retable, face vers le ciel, comme c’était souvent l’usage ? Et que penser des deux statues, présentées comme datant du XIIème et du XIVème siècle, découvertes par les terrassiers en 1954 sur la place de l’église et dont on ignore le destin ? Elles ont disparu pour l’heure, comme tant d’autres pièces de décoration et de dévotion.
Aussi, nous vous invitons à un voyage au travers des vestiges que l’âpreté des temps nous a laissés ; des témoins de plusieurs époques, parvenus jusqu’à nous grâce au travail de conservation des générations: le portail roman du XIIème, la charpente lambrissée historiée du début du XVIème siècle, les retables adornés du XVIIème, les cloches du XIXème entent à nos regards des repères dans l’entropie des éléments au sein d’un lieu d’éternité. Une présentation historique et un panorama des autres composantes subsistantes de la parure de Saint Aubin, compléteront ce voyage outre-temps.
Un édifice du XIe et XIIe siècle.
Un portail roman du XIIe siècle.
Une charpente lambrissée peinte et historiée du XVIe siècle.
Des retables du XVIIe siècle.
Deux cloches du XIXe siècle.
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